Des espaces naturels protégés à découvrir
Avec l’appui du Conservatoire d’espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine et de la Ligue de Protection des Oiseaux, l’agglomération a inventorié, en 2005, l’ensemble des milieux naturels de son territoire et identifié les sites les plus remarquables pour la biodiversité qu’ils abritent.
Depuis, elle mène une politique active de préservation mais aussi de mise en valeur de ces sites pour permettre leur découverte.
La forêt de Bastard
La forêt de Bastard
Au nord, sur la plaine dite du Pont-Long, la forêt de Bastard constitue un des principaux réservoirs de biodiversité du territoire. D'une superficie de 300 ha, cette ancienne forêt royale, classée Espace Naturel Sensible, est aujourd'hui gérée par l'Office National de Forêts (ONF).
Située aux portes de Pau, la forêt est exploitée pour la production de bois et fait l'objet d'un programme d'aménagement forestier. C'est aussi un site fréquenté par près de 300 000 visiteurs par an qui la parcourent à pied, à vélo ou à cheval.
L'important maillage de cours d'eau et de zones humides de la forêt assure également des fonctions écologiques diverses : lieux de reproduction, d'alimentation, d'abris pour de nombreuses espèces animales, et lui confère une fonction essentielle de réservoir de biodiversité et de gestion des eaux.
Des idées de parcours
Le corridor de l’Ousse des bois
Le corridor de l’Ousse des bois
Il y a 100 ans, la rivière Ousse des bois traversait un vaste plateau de marais et de landes humides : la lande du Pont-Long. Alors considérés comme insalubres et inutiles, la quasi totalité de ces milieux ont été asséchés et détruits au profit de l’agriculture et de l’urbanisation.
Aujourd’hui encore, les zones humides relictuelles sont fragilisées et vulnérables car la pression urbaine reste toujours très forte sur cet espace rivulaire et les prairies connexes. Ces milieux constituent pourtant une biodiversité nécessaire à la préservation du patrimoine naturel local.
A Pau, un sentier pédestre de 2.5 km, entre l’avenue Larribau et les allées Catherine de Bourbon, vous permet de découvrir cet espace naturel resté sauvage en pleine ville.
Le lac des Carolins
Le lac des Carolins appartient au corridor de l’Ousse des bois par lequel il est alimenté. Creusé avant 1966 à des fins agricoles, il a par la suite été aménagé en espace de loisirs et mis en valeur pour les promeneurs et les pêcheurs.
II doit son nom à un arbre planté sur le site : le peuplier carolin. Un sentier permet de découvrir les milieux préservés autour du lac et les nombreuses espèces qui y trouvent refuge : hérons, libellules et les discrètes tortues Cistude.
Soutenues par l’Agence de l’Eau Adour Garonne, la commune de Lescar et la Communauté d’agglomération Pau Béarn Pyrénées se sont engagées depuis 2019 dans un projet de restauration écologique.
L’objectif est de concilier préservation et développement des qualités écologiques du site avec ses usages récréatifs.
Plusieurs actions et travaux ont ainsi été réalisés pour améliorer la qualité de l’eau et en préserver la ressource, préserver les zones humides et une diversité d’habitats, mettre en place des modes de gestion favorables à la biodiversité :
- Curage partiel des vases
- Amélioration des ouvrages de gestion de l’eau
- Végétalisation des berges : faux roseau, salicaire, populage des marais, iris des marais…
- Création d’une roselière de 700 m² qui constitue un espace de refuge pour la faune
- Plantation de 6000 plants
- Inventaires et déplacement de la population de Cistude d’Europe pendant la durée des travaux
- Création de postes d’isolation pour la Cistude d’Europe
Ces opérations, mises en œuvre par l'Agglo et la commune de Lescar, ont été réalisées avec le concours financier de l'Agence de l'Eau Adour Garonne, à hauteur de 80%.
Elles ont été conduites avec le soutien technique de la Cellule d’Assistance Technique Zones Humides du Conservatoire des Espaces Naturels Nouvelle Aquitaine, l’association Cistude Nature et la Fédération de pêche des Pyrénées-Atlantiques.
Le parc naturel rives du Gave
Le parc naturel rives du Gave
Inauguré en juin 2017, le parc naturel rives du Gave renoue les liens entre la ville, ses habitants et la nature, à travers la préservation et l’aménagement de 800 ha d’espaces naturels au cœur de l'agglomération.
Plus qu’un parc, c'est une démarche de construction collective d’un projet de développement local qui s’appuie sur les atouts patrimoniaux de territoires urbains souvent méconnus.
Les rives abritent une mosaïque de 46 habitats naturels telles que des prairies humides, des roselières... dont 9 sont déclarés d'intérêt européen. Ces écosystèmes présentent une biodiversité exceptionnelle : près de 300 espèces animales et 360 espèces végétales dont 106 espèces strictement protégées en France, voire en Europe.
Les rives du Gave sont inscrites au réseau des Espaces Naturels Sensibles du Département et classés zone Natura 2000, au titre de leur intérêt à l’échelle européenne.
Le site fossilifère de Gan
À Gan, le patrimoine caché se trouve sous vos pieds. Pour le découvrir, rendez-vous au lac de la Tuilerie, une ancienne mine d’argile qui servait à la fabrication de briques et de tuiles.
Méconnu du grand public, le site fossilifère, composé d’une forêt et d’un étang, est l’un des joyaux du patrimoine de l’agglomération paloise. Les premiers fossiles, vieux de plusieurs millions d’années, ont été découverts par les ouvriers de la tuilerie. Ces trésors ont fait grand bruit dans le milieu des scientifiques et attiré des paléontologues nationaux et internationaux.
En 2006, après plusieurs décennies d’abandon, des actions de gestion et de valorisation du site ont été mises en place. Elles visent la conservation et le respect de l’équilibre écologique du site, la préservation du paysage et des espaces rares ou protégés qu’il abrite et la valorisation du patrimoine auprès du grand public.
Un sentier parcourant le site vous permet de découvrir la diversité des milieux et des espèces présentes. Les panneaux explicatifs disposés sur le parcours ont été réalisés en partenariat avec les élèves de l’école élémentaire Paule Constant.
Une promenade instructive dans un lieu bucolique, proche de chez vous, qui passionnera petits et grands
Les pelouses sèches des coteaux
Les pelouses sèches des coteaux
Au sud de l’agglomération paloise, les communes de Gan, Jurançon, Laroin et Saint-Faust abritent un patrimoine naturel riche, marqué notamment par la présence de coteaux calcaires accueillant des pelouses sèches et des chênaies thermophiles.
L’origine de ces milieux remonte au 15ème siècle, avec l’apparition de la culture de la vigne, puis le développement de l’agriculture et de l’élevage qui ont entraîné un déboisement progressif des coteaux. Suite à la déprise agricole, la végétation a évolué librement sur certains secteurs, composant ainsi une mosaïque végétale dont les couleurs et les textures offrent des ambiances remarquables.
Le coteau de « Las Hies », où se côtoient vignes, chênaies, prairies pâturées et cultures, illustre parfaitement ce paysage coloré. Les pelouses calcaires constituent l’enjeu principal du site. Elles se composent d’une végétation typique, 200 espèces recensées, dont 9 orchidées, et possèdent un fort potentiel d’accueil pour la faune et la flore. Plusieurs espèces protégées au niveau national y sont présentes : l’Ophrys de mars, l’Oeillet superbe (photo), l’Azuré du serpolet.
Actuellement, en raison de la déprise agricole et d’écobuages trop fréquents dans certains secteurs, la plupart des zones ouvertes sont fortement envahies par les ligneux, les graminées sociales et les éricacées. L’état de conservation des pelouses est jugé mauvais et nécessite des interventions rapides pour stopper le processus de fermeture.
- En 2012-2013, la société Biotope, missionnée par la Communauté d’agglomération, rédige le diagnostic et le plan de gestion du site.
- Entre 2011 et 2014, cinq propriétaires privés s’engagent par convention.
- Les premières mesures de gestion sont mises en place à partir de 2014 par le CEN Aquitaine, désigné gestionnaire du site.
Depuis, 18 propriétaires, représentant une surface de 19 ha sont engagés aux côtés du CEN, permettant la réalisation de travaux de restauration de milieux ouverts : débroussaillage manuel, coupe de ligneux, pose de clôtures. Certaines parcelles sont pacagées par des animaux appartenant aux propriétaires. Presque tous les types de pâturage sont ici expérimentés : équin, ovin et caprin, selon les sites. Les effets sont déjà visibles.
Les pelouses sèches, situées sur des propriétés privées, ne peuvent se visiter librement. Suivez l’agenda des sorties et chantiers nature proposés par le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine pour les découvrir.