Soirée de bienvenue des internes de l'hôpital
La Ville et l'Agglo sensibilisées à la demande locale de soins © Ville de Pau
Soirée de bienvenue des internes de l'hôpital
La Ville et l'Agglo sensibilisées à la demande locale de soins © Ville de Pau

La Ville et l'Agglo sensibilisées à la demande locale de soins

Publié le 03 février 2025 | Mis à jour le 25 février 2025
La santé et l’accès aux soins restent une préoccupation majeure pour bon nombre de personnes aujourd'hui sans médecin traitant. C'est pourquoi la Ville et l'Agglo s'impliquent sur les sujets de démographie médicale.

200 internes en médecine invités

Soirée des internes le 31 janvier 2025
Entre 90 et 110 internes sont accueillis chaque semestre à Pau et dans l'Agglo © Ville de Pau

200 internes en médecine invités

Chaque année le Centre Hospitalier de Pau et le Centre Hospitalier des Pyrénées accueillent plus de 200 jeunes internes qui viennent poursuivre leur formation au sein des divers services hospitaliers palois pour un semestre.

Une soirée d’accueil de ces internes s’est déroulée vendredi 31 janvier 2025.

Ce moment convivial a réuni autour des élus de la Ville, de l’Agglomération et du Département, les jeunes internes, les chefs de services et de pôles, ainsi que les directions des deux hôpitaux et de la Délégation Territoriale de l’Agence Régionale de Santé.

L’objectif de cette soirée d’accueil était de faire connaître la ville et ses atouts aux futurs médecins, mais aussi de leur donner envie d’explorer et de profiter des multiples richesses de l'agglomération paloise. 

Entre 90 et 110 internes en spécialités et médecine générale sont accueillis chaque semestre au sein des deux hôpitaux palois. 

Le Centre Hospitalier de Pau développe, depuis près de 3 ans, un accueil des externes ou étudiants en médecine avant leur internat. Ainsi, toutes les 11 semaines, de septembre à juillet, environ 25 étudiants, sont sensibilisés au territoire palois, dès le début de leurs études.

La Ville de Pau impliquée sur les sujets de démographie médicale

La Ville de Pau mène diverses actions auprès des professionnels de santé d’aujourd’hui et de demain.

  • Depuis 2017, les étudiants peuvent suivre leur première année de Parcours d’Accès Spécifique Santé (PASS) à l’Université de Pau et de Pays de l’Adour (UPPA) en partenariat avec l’Université de Médecine de Bordeaux.
  • Depuis 2022, la « mission démographie médicale » facilite les démarches des professionnels médicaux et paramédicaux installés ou souhaitant s'installer à Pau : cela concerne les démarches liées au stationnement, voirie, fibre, recherche de locaux, mais aussi aide à la recherche d’emploi du conjoint... La mission a aussi pour objectifs d’assurer une veille sur les projets de pôles de santé émergents et de favoriser la connexion entre professionnels autour de ces projets.
  • Depuis 2024, deux studios à tarif préférentiel sont mis à disposition des étudiants en santé et paramédicaux (internes, sage-femme, infirmier), pour la durée de leur internat ou leur stage.
  • La Ville de Pau se positionne comme facilitatrice des projets portés par des professionnels de santé, à l’instar du pôle de santé du centre-ville présenté récemment en est l’exemple.

L'accès au soin, une préoccupation centrale

La santé et l’accès aux soins restent l’une des quatre préoccupations majeures des Français, selon l’enquête IPSOS du 7 janvier 2025.  

Les effets du numérus clausus concomitants au vieillissement de la population, seront impactants jusqu’en 2031 sur l’ensemble du territoire français. Aujourd’hui, 7 millions de Français n’ont pas de médecin traitant. 

En juin 2024, à Pau, près de 7 400 personnes de plus de 17 ans sont dans cette situation (Carto santé, juin 2024). Si Pau et son agglomération ne sont pas considérées comme des déserts médicaux, la situation nécessite d’anticiper les prochains départs à la retraite des médecins généralistes, dont près de 42% ont plus de 60 ans à Pau, et 31% à l’échelle de l’agglomération (ARS, 2023, base de 172 médecins généralistes). 

Ce risque touche aussi de nombreuses spécialités, en particulier la gynécologie, la psychiatrie et la dermatologie (Fiche indicateurs de l’Observatoire régional de santé de Nouvelle Aquitaine, décembre 2024). 

L’accueil et l’installation d’internes en médecine générale et de spécialité sont un enjeu majeur de lutte contre le risque de désertification médicale. Les intercommunalités ont pour compétences plusieurs leviers de santé publique que sont l’urbanisme, l’aménagement, la mobilité, l’économie locale. 

Forte de ce constat, la Ville et l’Agglo s’organisent pour optimiser les conditions d’exercice des professionnels de santé et favoriser l’attractivité du territoire. 

Les atouts de Pau et son agglomération

Cinq communes de l’agglomération sont présentes dans le top 50 du classement 2024 « Bien vivre en France Spécial villes et villages français », 

La ville de Pau :

Données sur l'installation des professionnels de santé

Si l’installation de certains professionnels de santé tels que kinésithérapeutes, pharmaciens, et depuis le 1er janvier 2025 les dentistes, est encadrée, le principe de la libre installation prime sur le territoire français pour les médecins toutes spécialités confondues.  

Deux études récentes, l’une menée par l’INSEE (n°2024 novembre 2024 « les médecins généralistes libéraux s’installent souvent à proximité de leurs lieux de naissance ou d’internat »), et l’autre par les syndicats des étudiants et jeunes médecins et remplaçants, définissent un ensemble de critères impactant le choix d’installation des jeunes médecins. 

Des critères liés au déroulement de la formation  

L’étude de l’INSEE précise que le lieu d’origine de l’étudiant peut influencer le choix d’installation, en particulier pour la médecine générale. Mais les lieux de formation et les lieux de stages ont surtout une incidence directe sur les choix d’installation des professionnels de santé. 

Au titre de la médecine générale ambulatoire, les étudiants effectuent leurs stages auprès de Praticiens Maîtres de stages universitaires (PMSU). L’agglomération de Pau compte une vingtaine de PMSU. Une campagne de formation est proposée en 2025 et vise à augmenter significativement le nombre de PMSU sur chaque territoire. La mise en œuvre prochaine de la 4e année du DES de médecine générale, avec la création du statut de Docteur Junior, nécessitera la présence de Maîtres de stage en nombre suffisant afin d’accueillir ces futurs professionnels de santé. 

L’exercice de la médecine générale n’est désormais qu’en 39e position des vœux d’orientation des futurs internes (l’Etudiant, octobre 2023, « La médecine générale, une spécialité qui attire de moins en moins les futurs internes »).  

Des critères liés à la qualité des modalités d’installation et d’exercice 

Ces mêmes études relèvent d’autres critères impactant le choix d’installation des jeunes médecins : 

  • L’accompagnement dans les démarches administratives en vue d’une installation est désormais un critère déterminant pour les jeunes professionnels. Les modalités d’exercice permettant de limiter le temps administratif au profit du temps médical sont priorisées, à ce titre le salariat séduit de plus ne plus de jeunes professionnels.  
  • L’exercice groupé, dans le cadre d’une activité mixte, libérale en groupe ou en maison de santé pluridisciplinaire (dite MSP), est largement plébiscité par les internes. Cette pratique permet de rompre le risque d’isolement professionnel et d’apporter un soutien aux jeunes professionnels en début de carrière.  
  • Une ambiance de travail positive associée à une dynamique d’équipe est un facteur fortement incitatif à l’installation. Une tendance actuelle consiste à allonger la période de remplacement avant de s’installer, ce qui permet de mieux connaitre le tissu local, comparer les modalités d’exercice et maturer un projet d’installation. La recherche d’un véritable équilibre vie professionnelle/vie personnelle est un critère prioritaire aujourd’hui pour 87% des jeunes diplômés contre 46% pour les anciennes générations. 
  • La création de pôles de santé facilite ce type de travail coordonné et en réseau. Le choix de s’installer au sein de bâtiments neufs, accessibles prime sur la reprise de locaux anciens et isolés. 
  • Le maillage professionnel est aussi un critère d’installation, car il garantit un parcours patient facilité. La présence d’une communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), l’offre hospitalière, les plateaux techniques de pointe, les délais d’orientation sont aussi impactants, en particulier pour les spécialistes qui ont tendance à s’installer proche d’un Centre Hospitalier Universitaire ou d’aires urbaines d’au moins 200 000 habitants. 

En médecine hospitalière, les critères sont davantage la taille de l’établissement, la taille de l’équipe médicale, qui permet un partage équitable de la charge de la Permanence des Soins, et donc un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Le niveau du plateau technique hospitalier, avec des spécialités variées, des surspécialités, des équipements de pointe, ou encore des services de référence et de recours, est un autre critère déterminant pour l’installation en médecine hospitalière.

Des critères personnels de qualité de vie variables selon les profils  

Pour autant, toutes les études mènent au même constat : la décision finale relève d’une décision personnelle, d’un projet de vie des jeunes praticiens, alliant réseau amical et familial et attractivité du territoire.  

  • L’attachement au territoire, d’origine ou d’accueil, la proximité d’un réseau familial et/ou amical sont déterminants.
  • La recherche d’une qualité de vie en termes de services publics, de loisirs, de vie culturelle, des modes de transports et désormais de coût immobilier pèsent tout autant que les critères professionnels. 
  • Les opportunités d’emploi des conjoints, les solutions de mode de gardes et l’offre scolaire pour les enfants sont elles aussi impactantes.