cartouches usagées de gaz hilarant sur herbe
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Sensibilisation autour des dangers de l’usage détourné du protoxyde d'azote dit gaz hilarant

Publié le 06 juin 2024 | Mis à jour le 28 juin 2024
On constate partout en France une augmentation significative de l’usage détourné du protoxyde d’azote, dit gaz hilarant. Ses effets immédiats étant limités dans le temps, beaucoup pensent à tort que le protoxyde est inoffensif pour la santé, en comparaison avec d’autres drogues existantes. Ce gaz est pourtant dangereux pour la santé, tout comme l’abandon des bonbonnes l’est pour l’environnement. Face à ce fléau, la Ville sort une nouvelle campagne de communication le 1er juillet.

L’usage détourné de protoxyde d’azote n’est pas nouveau mais le nombre et la gravité des effets indésirables en lien avec cette pratique tendent à augmenter. 

C’est pourquoi, la Ville de Pau se mobilise et mène une campagne de communication : affichage dans l’espace public, messages sur les réseaux sociaux et autre flyer pédagogique viennent en support des différentes interventions auprès des jeunes. 

Face à l'augmentation de la consommation de ce gaz et des dangers qu'il représente, la Ville de Pau a pris un arrêté d'interdiction de détention, de consommation et de dépôt de cartouches de protoxyde d'azote sur le domaine public.

Un gaz qui fait rire, des conséquences qui font pleurer

Perçu comme festif à cause de son effet euphorisant, le protoxyde d'azote est pourtant une substance addictive pouvant engendrer une dépendance avec des symptômes plus graves, que la consommation soit occasionnelle ou fréquente.

Le protoxyde d'azote est un gaz utilisé dans les bonbonnes d'usage médical, anesthésiant et analgésique, et industriel dans l'agroalimentaire notamment. Connu pour ses propriétés euphorisantes, les jeunes l'expérimentent en l'inhalant au moyen de ballons de baudruche.

Le protoxyde d'azote conduit, pendant quelques minutes, à des rires incontrôlés, une sensation d'ébriété, un état de flottement ou encore des distorsions sensorielles, auditives ou visuelles. 

Les effets du gaz apparaissent et disparaissent très rapidement. Son usage est de ce fait banalisé, surtout auprès des adolescents.

Ses effets étant limités dans le temps, beaucoup pensent que le protoxyde d'azote n'est pas dangereux pour la santé, en comparaison avec d'autres drogues existantes. Et pourtant, sa consommation peut engendrer des effets plus ou moins graves sur la santé des individus, dont certains peuvent être irréversibles.

Les risques liés à une prise ponctuelle : 

  • vertiges, 
  • désorientations, 
  • nausées, 
  • vomissements, 
  • crampes abdominales, 
  • convulsions, 
  • perte de connaissance par manque d'oxygène, 
  • asphyxie, 
  • chutes avec risque de graves traumatismes, 
  • accident de la route, 
  • brûlure par le froid...

Les risques liés à des prises répétées et/ou massives : 

  • atteinte neurologique avec une sensibilité et une motricité perturbées pouvant aller jusqu'à la paralysie ; 
  • anomalies hématologiques de divers paramètres sanguins avec un risque important d'anémie ; 
  • troubles cardiaques notamment des troubles du rythme pouvant provoquer un arrêt cardio-vasculaire ; 
  • des fuites urinaires ou fécales peuvent se produire et de même que des troubles sexuels peuvent apparaitre ; 
  • troubles psychiatriques telles que des hallucinations, une dépendance, une addiction...

La consommation de protoxyde d'azote associée à d'autres produits comme l'alcool et les drogues majore les risques.

 

Chiffres issus du rapport 2023 de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de Santé - ANSM. Chiffres clés 2021

  • 423

    c'est le nombre de cas graves déclarés en 2021. Un chiffre multiplié par 3 au regard des 131 cas déclarés en 2020 aux centres d'addictovigilance et centres antipoison.

  • 47%

    des consommateurs mentionnent une consommation quotidienne. 34% en 2020, c'est près de la moitié des signalements aux centres d'addictovigilance en 2021 qui mentionnent une consommation quotidienne.

  • 22 ans

    est la moyenne d'âge des consommateurs. La proportion de mineurs parmi les cas rapportés en 2021 reste importante : plus de 10% des cas.

  • 80%

    des cas déclarés aux centres d'addictovigilance mentionnent des complications neurologiques et 65% des symptômes rapportés aux centres antipoison sont des atteintes neurologiques ou neuromusculaires.

Le "proto" et la loi

La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021, tendant à prévenir les usages dangereux du protoxyde d'azote, établit un cadre protecteur en prévoyant notamment l’interdiction de vendre ou d'offrir du protoxyde d’azote aux mineurs, quel que soit le conditionnement, dans tous les commerces ; les lieux publics et sur internet. La violation de cette interdiction est punie de 3 750 € d'amende.

Compte tenu de l'augmentation de la consommation de gaz hilarant et des dangers qu'il représente, la Ville de Pau a pris un arrêté interdisant jusqu'au 1er octobre 2024 :

la détention, l'utilisation et la consommation de cartouches de protoxyde d'azote sur l'espace public par les personnes, mineures ou majeures, a des fins d'inhalation au moyen de ballons de fête, masques ou autre sac en plastique pour obtenir des effets psychoactifs

 

le dépôt et l'abandon de cartouches de protoxyde d'azote sur l'espace public

Arrêté municipal N°AP-2023-0395

AP-2023-0395 PROTOXYDE D'AZOTE.pdf
Arrêté portant interdiction de détention, de consommation, de dépôt et d'abandon de cartouches de protoxyde d'azote sur le domaine public
AP-2023-0395 PROTOXYDE D'AZOTE.pdf
295.52 Ko 21/06/2024
Lire la publication

Le "proto" et l'environnement

Au-delà des risques pour la santé, les bonbonnes de protoxyde d'azote abandonnées dans l'espace public constituent des atteintes à l'environnement et à la propreté de la ville.

L'élimination de ce type de déchet relève d'une filière spécifique puisqu'il représente des dangers pour les équipements classiques de traitement des déchets (centres de tri et incinérateurs).

Le bon geste à avoir, si vous trouvez des bonbonnes de protoxyde d'azote, est de les apporter en déchetteries. Des sociétés spécialisées se chargent ensuite de la gestion de ce type de déchets.

Besoin d'aide ?

  •  J'ai peur que mon enfant consomme du protoxyde d'azote, comment éviter cela ?
  • Je sais que mon enfant consomme du protoxyde d'azote, je fais quoi ?
  • Que dire à un jeune qui consomme du protoxyde d'azote ?
  • Vers qui me tourner pour arrêter ma consommation ?

Il existe des dispositifs d'aide anonymes et gratuits pour répondre à toutes ces questions et bien d'autres. Des lieux d'accueil, d'écoute, de conseils, d'orientation et d'accompagnement sont à la disposition des usagers, de leur entourage et du public en général :

  • votre médecin traitant
  • les infirmières scolaires
  • CSAPA CEID Béarn Addictions - 25 bis rue Louis-Barthou à Pau - 05 59 27 42 43 - www.ceid-addiction.com
  • CSAPA Addictions France - 5 avenue du 143ème RIT, Centre d'affaire Les Messagers à Pau - 05 59 82 90 13 - www.addictions-france.org
  • La maison des adolescents de Pau-Béarn - 25 rue Louis-Barthou à Pau - 05 59 98 49 09 - www.mda-pau.fr
  • Consultation jeunes consommateurs et parents - 05 59 27 77 11

Pour en savoir plus :