Les Idées mènent le Monde vendredi : les principales déclarations et les vidéos
La séance d'ouverture
Gilles Kepel
Gilles Kepel
Politologue, professeur des Universités, directeur de la chaire Moyen-Orient Méditerranée à l’Ecole Normale Supérieure, éditorialiste
Spécialiste de l’islam et du monde arabe contemporain, notamment le djihadisme, les dynamiques de l’islam politique et les relations entre le monde musulman et l’Occident, Gilles Kepel est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur ces thématiques. Ses interventions et ses écrits apportent un éclairage sur des sujets très sensibles tels que l’islamisme et la radicalisation.
Le thème de sa Rencontre : « L’univers des Islams et l’espoir de paix ? »
Gilles Kepel à notamment dit :
- « Aujourd'hui la polarisation identitaire est en train de remplacer la lutte des classes ».
- « Chamboulement géopolitique d'abord, avec l'émergence d'un "Sud global" autoproclamé qui révoque l'hégémonie du "Nord ».
- « La population juive a perçu le 7 octobre comme le pire pogrom depuis la Seconde Guerre mondiale ».
- « L'Iran a créé le Hezbollah pour se protéger d'une éventuelle frappe israélienne sur ses sites pétroliers ».
Laurent Mauduit
Laurent Mauduit
Rédacteur en chef, journaliste, cofondateur de Médiapart.
Militant pour la liberté et l’indépendance de la presse, il est l’un des cofondateurs de Mediapart, site d’information en ligne qui prône la transparence en démocratie et qui privilégie un modèle fondé sur le journalisme d’investigation.
Réputé pour ses critiques incisives des pouvoirs politiques et économiques, il n’a de cesse de dénoncer les abus de pouvoir et de lutter contre la corruption. Pour lui, la vigilance citoyenne devant les dérives des élites est un vrai sacerdoce.
Il partagera son expérience de journaliste critique et engagé, soucieux de transmettre cette vision d’une information indépendante et accessible.
Le thème de sa Rencontre : « Résister aux abus de pouvoir ».
Pour Laurent Mauduit :
- « Il n’y a pas de démocratie, s’il n’y a pas de droit à l’information. Mais cette liberté de la presse, cet acquis démocratique, est en train d’être balayé ».
- « Les milliardaires font leur marché dans le journalisme pour peser sur le débat public. Bolloré et d’autres prennent possession des chaînes TV, des journaux mais aussi des maisons d’édition. Et c’est un grave danger ».
- « Je quitterai le réseau X, qui est devenu irrespirable, le 20 janvier date d’accession de Trump et donc d’Elon Musk à la présidence des Etats-Unis. Et d’ici-là, j’invite tout le monde à faire du bruit ».
- « Il y a un discrédit qui pèse sur la presse et qui est en partie mérité. Cela prend du temps de reconquérir la confiance des lecteurs mais il n’est pas trop tard pour réagir ».
Atiq Rahimi
Atiq Rahimi
Romancier, réalisateur, scénariste.
Une personnalité marquante, exceptionnelle même ! Originaire d’Afghanistan, il avait 17 ans quand les Soviétiques ont envahi son pays. Réfugié en France, il obtient le prix Goncourt en 2008, pour son premier livre écrit en français.
Romancier, réalisateur, scénariste, il vient nous interpeller sur le sort des femmes, dont il fut récemment dit à l’ONU qu’elles avaient moins de droits que les lapins et que les oiseaux.
Le thème de sa Rencontre : « Est-ce ainsi que les femmes vivent là-bas ? ».
Atiq Rahimi le dit :
- « La poésie est très présente dans les pays musulmans, elle permet de dire les choses par ses métaphores et paraboles car il y a quelque part une censure, une auto-censure imposée par le système politique et religieux. Avec la poésie, on essaie de changer le monde, mais on ne le change pas, on rêve ».
- « J'ai quitté l'Afghanistan en 1984, j'avais décidé de venir en France car je viens d'une famille particulière : mon père était monarchiste, mon frère communiste, ma soeur féministe, ma mère croyante et moi, je n'avais pas d'autre choix que de devenir anarchiste ».
- « L'Humanité a commencé par l'exil, Eve a eu l'audace de partir du Paradis pour créer autre chose ».
- « Je suis bouddhiste parce que j'ai conscience de ma faiblesse, je suis chrétien parce que j'avoue ma faiblesse, je suis juif parce que je me moque de ma faiblesse, je suis musulman parce que je condamne ma faiblesse, je suis athée si Dieu est tout puissant ».
Marie-France Hirigoyen
Marie-France Hirigoyen
Psychiatre, psychanalyste, victimologue.
Psychiatre, psychanalyste, victimologue, Marie-France Hirigoyen a tout d’une pionnière sur les sujets des plus sensibles. Toujours à l’écoute des blessures visibles et invisibles, du harcèlement moral aux violences faites aux femmes, jusqu’aux souffrances des enfants lorsque les divorces des parents s’avèrent rudement difficiles.
Son ouvrage précieux pour tant de familles, Séparations avec enfants, conflits violences manipulations publié cette année, a le grand mérite de lever d’immenses tabous.
Le thème de sa Rencontre : « Les déchirures de la vie : vivre avec elles, les surmonter ».
Daniel Herrero
Daniel Herrero
Ancien joueur et entraîneur de rugby.
Figure emblématique du rugby, au phrasé unique et reconnaissable, il est indissociable de sa célèbre chevelure blanche et de son bandeau rouge. Très attaché à ses racines et à son identité, il valorise l’authenticité et la fidélité à ses origines.
Originaire du sud de la France, Daniel Herrero incarne un style de vie proche de la terre et des traditions, évoquant souvent la simplicité et la chaleur humaine de son sud natal et de son sport de prédilection. Ainsi, il aime transmettre les valeurs qui l’ont forgé : l’esprit de camaraderie, le sacrifice, le respect, l’engagement, le courage et la résilience.
Le thème de sa Rencontre : « L’épopée du sport ».
- « Le sport, une espérance pour faire grandir ses citoyens et ses enfants ».
- « La courtoisie est le cœur de l’aventure ».
- « Le sport, pompier sociétal : la dimension sociale est l’efficience du sport ».
- « L’ego qui se boursouffle dans la réussite collective ».
David Diop
David Diop
Enseignant, chercheur et auteur, prix Goncourt des lycéens 2018, David Diop animait une rencontre avec 150 collégiens et lycéens palois en prélude au programme officiel.
Le thème de sa Rencontre : "Le pays de Rêve".
David Diop a dit :
- "Il y avait un goût très tôt chez moi pour le jeu sur les mots."
- "Je suis aussi la somme de mes lectures. Ce que j'écris finalement est une synthèse, ce qui me plaît peut-être, et le résultat de ce qui m'a plu par ailleurs. Mon objectif est que quand je me relis, je n'ai plus envie de la changer."
- "Quand j'écris, je ne pense pas aux destinataires. Finalement, c'est ce qui vient après."
- "En Méditerranée, entre 2014 et 2020, il y a eu plus de 20 000 morts qui ont disparu. Finalement, la Méditerranée c'est un cimetière à ciel ouvert. Si on me demande d'écrire sur quelque chose qui me touche, je vais écrire sur ce sujet."