Caves Heïd : la vidéo des caves oubliées mais bientôt sécurisées

Publié le 12 mars 2024 | Mis à jour le 21 novembre 2024

Caves Heïd : la vidéo des caves oubliées mais bientôt sécurisées

Mis à jour le 21 novembre 2024
La Ville de Pau réalise des travaux de sécurisation et d’étanchéité des caves Heïd, à découvrir dans leur état actuel dans une vidéo immersive. Ce chantier a débuté le lundi 11 mars et se poursuit jusqu'à la fin juin,

Il s'agit d'assurer la bonne conservation des caves des anciens bâtiments de la brasserie Heïd qui occupait les lieux jusqu’en 1976.

Pour cela, la Ville de Pau, propriétaire depuis cette date, va réaliser des travaux de réparation destinés à consolider les parties abimées et créer une étanchéité sur la partie supérieure des caves.

Pendant les travaux l’accès piéton est impossible au pied des murs de soutènement sud et ouest des terrasses du château de Pau et du canal Heïd.

A l'issue des travaux d'étanchéité, le site retrouvera son usage actuel, c'est à dire un cheminement pour les modes doux dans le cadre de la métamorphose du Quartier de la Monnaie.

Il sera réalisé en sablé sur la partie longeant le canal et en calade en galets sciés sur la partie rejoignant la promenade du Hédas. 

Une mise en lumière du glacis du château sera également réalisée.

Les dates importantes dans l'histoire des caves

Les dates importantes dans l'histoire des caves

Les caves Heid, ce sont 11 siècles de la vie paloise. Voici les date les plus importantes.

Fin Xe - début XIe siècle : premières fortifications

Fin XIIe siècle : construction du «premier» château dont des parties importantes subsistent encore dans le château actuel (Tour Montauser, premier mur d’enceinte, tours de l’enceinte Bilhères, Mazères).

1286 : moulin vieux signalé pour la première fois dans la documentation écrite.

1370 :

  • Construction des deux niveaux de glacis en pierre de taille recouvrant l’éperon rocheux
  • Construction d’une double enceinte en avant de celle du XIIe siècle, sous la forme de murs crénelés.
  • Construction d’une tour au Sud de l’enceinte extérieure (future tour de la monnaie).

1524 : Henri II transfère une partie de la fabrication de la Monnaie Béarnaise de Morlaàs à Pau.
1554 -1556 : l’atelier de fabrication de la Monnaie se mécanise. Construction de bâtiments de part et d’autre de la tour de la Monnaie.
1765 : construction de l’actuel canal.
1794 : l'arrêt de la fabrication de Monnaie à Pau.
1807 : les bâtiments de la Monnaie sont vendus comme bien nationaux.
1823 : le baron de Duplàa et Mme de Nays autorisent Jean Heïd à construire une roue à aube sur le canal du moulin qu’ils possèdent.

1832 : achat d’un bien d’ancienne origine domaniale composé d’un terrain et de bâtiments constitués d’une écurie et remise, le tout contigu à la Tour de la Monnaie et confrontant un terrain précédemment acquis par Jean Heïd.
1852 : Jean-Théodore Heïd acquiert le Moulin Neuf et le Moulin Vieux.
1976 - 1978 : démolition des bâtiments situés au Sud et à l’Ouest du mur du soutènement du château.
1996 : démolition des usines situées sur l’emplacement de l’hôtel du département.

Les industries Heïd

Ce texte est tiré du site internet des archives départementales des Pyrénées-Atlantiques.

"Avec la vente des biens nationaux et l’opportunité d’acquérir les anciens moulins domaniaux, terrains annexes et droits d’eau afférents, l’industrie hydraulique privée à Pau est en plein essor dès la fin du XVIIIe siècle.

C’est dans ce contexte que Johannes Heïd (1783-1850), dit Jean, brasseur originaire de Francfort-sur-le-Main en Allemagne, fonde une entreprise de fabrication de bière au début du XIXe siècle.

Si les circonstances de l’installation de la famille à Pau et la naissance de l’entreprise ne sont pas documentées dans le fonds, les grandes étapes du développement de l’activité de la société Heïd peuvent être appréhendées.

Par acte sous-seing privé passé le 30 mai 1823, le baron de Duplàa et Mme de Nays autorisent Jean Heïd à construire une roue à aube sur le canal du moulin qu’ils possèdent à

Pau du côté de la Tour de la Monnaie, après le Moulin Vieux, pour l’exercice de leur activité. En 1832, s’ensuit l’achat d’un bien d’ancienne origine domaniale composé d’un terrain et de bâtiments constitués d’une écurie et remise, le tout contigu à la Tour de la Monnaie et confrontant un terrain précédemment acquis par Jean Heïd.

  • Installation sur les rives du canal du Moulin

Ces actes, qui scellent l’installation de l’usine Heïd sur les rives du canal du Moulin au pied du Château de Pau, témoignent en outre des débuts florissants de cette entreprise dont la gestion est étroitement liée à l’histoire de la famille Heïd.

Au décès de Jean Heïd survenu le 17 novembre 1850, c’est son fils, Jean-Théodore (1812-1873), qui hérite de la société familiale en vertu de la donation faite par son père et sa mère, Thérèse de Beyris (1793-1845), à l’occasion de son mariage avec Jeanne Françoise Aménaïde Lajusan (1823-1918). 

Ce n’est cependant qu’au terme de la vente par licitation des biens personnels et industriels restés en indivision successorale entre Jean-Théodore et les héritiers de Pauline Heïd, sa soeur défunte, que celui-ci entre définitivement en possession de l’entreprise, mais également du bâtiment d’habitation sis au numéro 20 de la rue Marca, en 1851. Poursuivant l’oeuvre de son père, Jean-Théodore acquiert le 26 août 1852 le Moulin Neuf et le Moulin Vieux, dits Moulins du Roi, qui vont lui permettre de diversifier l’activité de l’entreprise dont le siège restera implanté dans la maison familiale rue Marca.

  • La société Heïd développe son patrimoine foncier 

Au fil de la succession des générations, de nouvelles acquisitions de terrains ainsi que de moulins situés à Pau, mais également dans les communes limitrophes, notamment à Bizanos, Gelos, Mazères-Lezons et Billère, permettront encore à la société Heïd d’accroître considérablement son patrimoine foncier autour des rives de l’Ousse et du Gave de Pau, mais également de le faire stratégiquement évoluer en tirant profit des perspectives économiques qu’offre l’implantation du chemin de fer dès les années 1860, larges contreparties aux expropriations subies. À ce titre, de nombreux procès opposeront la famille Heïd à d’autres entrepreneurs tout au long du XIXe siècle, tant pour la revendication et la reconnaissance des droits de propriété que pour le droit d’eau, indispensables à l’exercice de leurs activités industrielles et commerciales.

Celles-ci se développent dans diverses branches : la brasserie, la minoterie, la tannerie, le commerce de grains et fourrages, la fourniture de pain à l’administration de la guerre ainsi que la location de force motrice.

  • Et diversifie ses activités...

La famille Heïd investit également dans la fabrication et la commercialisation des spiritueux. En 1878, alors que l’industrie viticole française traverse la crise du phylloxera, la société Veuve Théodore Heïd, Fils, Frères et Compagnie accorde en effet sa participation financière à Jacques-Ulysse et Pierre-Marc Amanieux, père et fils, pour la création d’une distillerie de vins, P. M. Amanieux Fils et Compagnie, installée à Ulmeni en Roumanie. 

Cinq ans plus tard, elle s’en désengagera pour se concentrer sur le développement local de ses activités et pérenniser son existence jusqu’en 1976, année au cours de laquelle la production de bière s’arrête au profit de la commercialisation de boissons et du fonctionnement de la minoterie. D’abord fondée sous le nom de Théodore Heïd, la société sera ensuite constituée en nom collectif sous la raison sociale Heïd frères et Baron, avant de prendre le nom de Veuve Théodore Heïd et Fils à la mort de Jean-Théodore Heïd, puis de Théodore Heïd Fils, Frères et Compagnie à partir de 1883. 

  • De Théodore Heïd à la Sodibra 

C’est enfin sous le nom de Société de Distribution des Brasseries Heïd (SODIBRA) que l’entreprise Heïd poursuit ses activités désormais délocalisées dans la zone d’activités « Induspal » située à Lons, tandis que la minoterie a été transférée à Orthez en 1996.

Les bâtiments qui abritaient l’entreprise depuis sa fondation jusqu’en 1996 dans le quartier de la Basse-Ville à Pau ont été démolis en 1998, pour faire place à l’Hôtel du département. En 1976, les bâtiments situés au pied du château avaient déjà été démolis".