Les anciens bâtiments Labat deviennent un projet à haute valeur environnementale

Publié le 02 février 2024
La réhabilitation des anciens bâtiments des établissements Labat permettra d'accueillir trois associations caritatives et un pôle des syndicats dans des locaux alimentés en chaud et froid par la géothermie. Autre atout : la création d'un revêtement inédit pour le parking.

Deux pôles sont créés

L’opération porte sur la reconversion du site pour accueillir deux pôles :

Un pôle des mobilités solidaires et de l’accompagnement social. Créé dans le premier bâtiment de 1300 m², il comprendra des locaux pour 3 associations :

  • Les Restos du Cœur pour les activités de distribution alimentaire, vestiaire solidaire, ateliers d’informatique et d’alphabétisation; 
  • La Cravate Solidaire accompagne les demandeurs d’emploi et les personnes en formation. Elle travaille avec eux sur les postures pour les préparer à leurs entretiens professionnels et à leurs immersions dans le milieu professionnel. Elle met aussi à la disposition du public accompagné, des tenues adaptées pour le travail. 
  • L’activité Mobil’Aide portée par l’Association Vivre Ma Ville. Il s'agit de mettre à disposition des demandeurs d’emploi, des moyens de locomotion : voiture, mobylette, vélo. L’association propose aussi une formation pour le permis B.

Un pôle des Syndicats.

Le bâtiment sera mis à la disposition des syndicats suivants pour l’accueil de leurs sièges locaux et/ou départementaux : CFDT, CGT, FO, CFTC, UNSA, CFE-CGC, FSU.

Ce bâtiment est d'une surface de plancher initiale de 1000 m² avec une extension de 500 m². 

Un projet de coopération entre les 3 associations

Les 3 associations installées au sein du Pôle des mobilités solidaires et de l’accompagnement social vont saisir l’opportunité de leur future proximité afin de renforcer leur collaboration. Dès à présent, plusieurs actions communes sont réfléchies :

  • La gestion commune d’un bar associatif qui sera installé dans un espace partagé;
  • La mutualisation d’espaces communs pour l’organisation d’activités communes ou spécifiques à chaque association;
  • Le développement d’une recyclerie de vêtements entre la Cravate Solidaire et les Restos du Cœur;
  • En concertation avec les 3 associations résidantes, des permanences des services de la ville et de la Communauté d'Agglomération pourront être organisées au sein des locaux. Notamment ceux du service emploi et du service santé.

Production de chaleur et de rafraîchissement par géothermie

Production de chaleur et de rafraîchissement par géothermie

Le projet prévoit la mise en œuvre de 10 sondes sèches à 150 mètres de profondeur qui permettront la récupération de la chaleur du sol en hiver et de sa fraîcheur en été.

Pour le rafraîchissement, la priorité sera donnée au geocooling : plancher rafraîchissant et ventilo-convecteur car les émetteurs le permettent. Ainsi, ce sera directement l’eau qui a été rafraîchie en passant dans les sondes qui sera envoyée dans les émetteurs pour rafraîchir l’air ambiant, sans même passer par les pompes à chaleur. 

On parle ici de Géothermie de Minime Importance (GMI) dont le principe est le suivant : des forages sont réalisés, ici à 150 mètres de profondeur. Dans ces forages, des tubes d’eau sont insérés. En circulant dans la terre, l’eau va prendre la chaleur du sous-sol en hiver et sa fraîcheur en été.

Le fluide circule ensuite dans des pompes à chaleur (PAC) qui permettent de potentialiser la chaleur ou la fraicheur récupérées. Le rendement de ces pompes à chaleur est d’autant plus important que la température de l’eau qui y rentre est douce en hiver et fraîche en été. le rendement des pompes à chaleur est très bon puisque la température du sol, autour de 10°C, est relativement stable tout au long de l’année. Elle est en tout cas plus stable que la température de l’air, 

Le projet prévoit une pompe à chaleur par bâtiment et chacune aura un coefficient de performance (dit "COP") estimé à 5 en moyenne sur la saison de chauffe. 1 kWh électrique consommé pour faire fonctionner la pompe à chaleur permet de générer 5 kWh de chaleur dont 4 d’origine renouvelable (chaleur extraite du sous-sol).

S’agissant du poids carbone, on considère que les installations de géothermie de surface rejettent, en moyenne, moins de 45 g équivalent de CO2 par kWh de chauffage (émissions associées à la consommation électrique de la pompe à chaleur (Source : ADEME, 2016). C’est environ 4 fois moins que les installations classiques utilisant l’électricité sans PAC, 6 fois moins que celles consommant du gaz naturel.

Ce système consomme seulement l’énergie d’une pompe, ce qui est mineur par rapport à une climatisation classique. Ainsi, on évite le cercle vicieux des climatisations traditionnelles qui rafraîchissent les bâtiments en consommant beaucoup d’énergie.

Les climatisations classiques participent ainsi au dérèglement climatique. En réchauffant l’air extérieur, elles contribuent à l'effet d’îlot de chaleur urbain.

Un revêtement végétal sans terre

Le revêtement végétal sans terre est appelé chaussée végétale. Il sera mis en place sur la quasi-totalité des places de parking du site : un procédé innovant. 

Les enjeux climatiques actuels nous poussent à utiliser des revêtements perméables et végétalisés afin notamment de développer des îlots de fraîcheur et de réguler les eaux pluviales urbaines. La chaussée végétale permet de rendre tout à la fois durables, perméables et vivants les sols des places de stationnement, entre autres utilisations.

Le processus est peu connu localement et c’est donc une expérimentation à l’échelle de l’agglomération.

Il peut sembler impossible ou contradictoire de vouloir faire pousser des plantes dans un sol minéral sans terre. En réalité, le principe est assez simple. Il repose sur deux éléments : l’inoculation de micro-organismes vivants et l’utilisation d’une flore bien spécifique.

  • La base du revêtement : une structure porteuse classique, identique à celle d’un enrobé;
  • En intermédiaire : un complexe de champignons mycorhiziens et de bactéries qui apportent une vie au sol - au départ stérile puisque totalement minéral. Ce complexe participe également à la dépollution des sols.
  • La surface : un semis d’un mélange de 17 variétés différentes adaptées aux conditions extrêmes et aux milieux très limités : variétés de type plantes alpines, plantes méditerranéennes, plantes adaptées à l’ombre, la sécheresse, l’humidité, supportant le piétinement, l’inondation. Sur l’ensemble, seules 6 ou 7 variétés s’installeront : celles qui sont particulièrement adaptées aux conditions du site. Ainsi, un nouvel écosystème se crée. 

Dans ce contexte de substrat minéral amendé, ces espèces ne poussent pas en hauteur car le milieu est trop limitant.

Les raisons d’utiliser ces types de revêtements spécifiques dans les projets d’aménagement peuvent être multiples :

  • Favoriser la gestion alternative des eaux pluviales;
  • Permettre un rafraîchissement de l'air par évaporation des eaux du sol et donc participer à la création de nouveaux îlots de fraîcheur;
  • Apporter plus de nature en ville;
  • Répondre aux nouvelles obligations réglementaires.

Calendrier et budget

Le montant des travaux est de 4 072 000 € HT, hors études et diagnostics. 

Les travaux ont démarré à l’été 2023 et se termineront à l’été 2024, avec une livraison du bâtiment des syndicats fin avril 2024.

Voici le plan de financement attendu pour ce projet :

  • DSIL / Fonds Verts (Etat) : 508 429,13 €
  • ADEME pour la géothermie : 79 640 €
  • Conseil Régional : 416 679,00 €
  • Département : 508 429,13 €
  • Europe Volet Territorial : 330 000 €
  • Communauté d’Agglomération Pau Béarn Pyrénées (fonds de concours) : 330 000 € 
  • Ville de Pau : 2 624 858,27 €