Lutte contre les chenilles processionnaires
Lutte contre les chenilles processionnaires © Adrien Basse Cathalinat - Ville de Pau
Lutte contre les chenilles processionnaires
Lutte contre les chenilles processionnaires © Adrien Basse Cathalinat - Ville de Pau

Un paintball pour lutter contre les chenilles processionnaires

Publié le 02 juillet 2024 | Mis à jour le 17 juillet 2024

Un paintball pour lutter contre les chenilles processionnaires

Mis à jour le 17 juillet 2024
Jusqu'au 15 juillet, la Ville de Pau reconduit une opération de lutte contre les chenilles processionnaires à l’aide d’un paintball spécial contenant des phéromones.
Lutte contre les chenilles processionnaires
Lutte contre les chenilles processionnaires © Adrien Basse Cathalinat - Ville de Pau

Les interventions au paintball sont mises en œuvre suivant la sensibilité des sites et leurs niveaux de colonisation par les chenilles. 

Ce mois de juillet, 130 pins noir, pinus nigra, l’hôte préféré de la processionnaire, seront ciblés, car situés sur des zones sensibles, c'est à dire à moins de 50 mètres d'une structure accueillant un public d'enfants ou associé ou d'une structure médicale.

Une opération reconduite chaque année

Chaque année la transhumance indésirable reprend : les chenilles processionnaires sortent de leur nid à la queue leu-leu direction le sol pour terminer leur métamorphose. Leurs poils sont urticants pour les humains, comme pour les animaux. Les réactions sont variables : d’une simple rougeur à œdème de Quincke ou un choc anaphylactique

Sur le domaine public de Pau, on recense jusqu’à 1500 hôtes potentiels, pins et cèdres, des chenilles processionnaires, dont près de 400 pins noirs, dont ces animaux raffolent des aiguilles.

Pour mettre en place une stratégie de lutte biologique efficace et respectueuse de l’environnement, la Ville est accompagnée par l’Organisme à Vocation Sanitaire Fredon 64.

Les agents du service patrimoine arboré sont formés à l’utilisation d’un paintball qui leur sert à lancer des capsules contenant des phéromones. Ces dernières vont brouiller le sens des papillons mâles et donc l’accouplement. Grâce à cette méthode, moins de reproduction, donc moins de nids à « écheniller » et moins de poches à installer pour piéger les chenilles. 

Ces substances sélectives ne sont pas nocives, ni pour l’homme ni pour les animaux ou les plantes.

Une stratégie de lutte tout au long de l'année

Le paintball à phéromones n’est qu’un moyen parmi d’autres de la stratégie de lutte biologique contre la chenille processionnaire et ne remplace pas les pièges. Des leviers différents et complémentaires sont actionnés à chaque stade du cycle de vie :          

  • Envol des papillons en mai/juin/juillet : piégeage des papillons et confusion sexuelle par tirs au paintball de capsules contenant des phéromones femelles. Comptage hebdomadaire et suivi des populations par des agents de la ville sur 4 stations à Pau, durant deux mois pour ajuster les dates d’intervention.
  • Premiers stades larvaires en septembre/octobre : traitement au bacillus thuringiensis (bactérie ciblant les larves de lépidoptères) sur des stations pilotes, seule intervention confiée à un prestataire.                             
  • Décembre / janvier : échenillage à la nacelle.                          
  • Janvier/mars : piégeage des processions de chenilles avec des écopièges (cerclage et poches) autour des troncs.

Il s'agit de traitements ou d’interventions "bio" qui ne sont pas efficaces à 100 %. C'est pourquoi il est nécessaire de cibler plusieurs stades du cycle de vie. Il ne s'agit pas d'éradiquer les populations mais de les réguler car pour les éradiquer, il faudrait abattre tous les pins et cèdres de la ville. 

Les refuges de biodiversité tels les 150 nichoirs à oiseaux et chiroptères, les hôtels à insectes, les prairies fleuries et les herbes hautes abritant des invertébrés, favorisent l’installation des prédateurs des chenilles processionnaires.